PÉRIODE DE JEU

1ER AMARIAS AU 1ER JERARIAS 1050

Défi du roi, défi du mois

« Bouffonneries et traits d'esprit, que vos récits en soient sertis. »

1 fois par sujet rp : une situation comique, une blague ou un jeu de mot. Mauvaises plaisanteries perpétrées par ton personnage, quiproquo, contrepèterie... sois inventif !



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[RPFB] Humer le parfum de la douce liberté

Varagwynn
Varagwynn
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211 26/05/2017
Jeu 19 Avr - 18:32

Humer le parfum de la douce liberté

1 Solinas 1033

Le File-Lointain accostait sur les pontons suspendus, ramenant avec lui les trésors et souvenirs de plusieurs semaines. Son équipage s'empressa de se déverser par dizaines, célébrant de sifflements et chants douteux leur retour à la Griffe d'Émeraude. Ce même soir, le trésorier devrait partager les richesses, préserver les rouages de leur marginalité. Des coffres furent déchargés, sous l’œil attentif d'Abdeon. Les bras fatigués s'avancèrent jusqu'au sommet du village, là où s'entassaient toutes les cargaisons.

- Oh, viens voir ça ! Quel sacré butin !

- Où ça, où ça ? Que je lui morde les mamelons !

- Abruti, BU-TIN. Il ne s'agit pas là d'un bordel, mais de la demeure du Vent du Voile ! Reprends tes esprits, ce n'est pas en ton entre-cuisse qu'ils doivent loger...

- Gardez le navire, vous deux. Le capitaine ne veut pas de vous lors du partage des biens.

- Mieux vaut un guérisseur à ses côtés, hein ? Balivernes.

- Ce n'est pas à moi qu'il faut proférer pareilles plaintes.

Une voix gronda, assurée et sèche. Tranchant ces agressivités sourdes et vaines. Abdeon.

- Je ne souhaite pas les entendre non plus. Veuillez disposer. Viens Varagwynn, il nous faut défendre ce pour quoi nous sommes là.

Un léger acquiescement, avant qu'ils ne s'engouffrent en ce lieu important. Des torches brûlaient, faisant ricocher leur douce lumière sur les joyaux, les cristaux et découvertes nouvelles. De grandes figures encerclèrent ces trouvailles : capitaines renommés, loyaux serviteurs, trésorier et, enfin, Vent du Voile. On examina attentivement le contenu de la pièce, réfléchissant aux mots justes, ces pavés intangibles menant à la richesse et à la reconnaissance.

- Bien. Puisque tout le monde est là, commençons. déclara Cyne, non sans une pointe d'appréhension.
Cervantes
Cervantes
« Capitaine du Vif-Éclat »

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Ven 20 Avr - 18:36

Cela faisait déjà quelques mois que l’homme et son équipage n’avaient pas remis les bottes à la Griffe d’Émeraude ; et pour cause, Cervantes avait été bien trop occupé à profiter de cette vie encore toute nouvelle ; à savoir celle de pirate. Et fichtre, qu’est-ce qu’elle rapportait gros, cette vie-là.

Il aurait été tout à fait heureux de revenir si ça n’avait été que pour les bordels et les charmantes demoiselles qu’on pouvait y croiser ; malheureusement, voilà qu’il se trouvait dans la demeure du Voile, au lieu d’être en bonne compagnie. Pis, il n’était pas seul. C’était que tous les capitaines étaient réunis dans l’étrange bicoque. Le dernier venait tout juste d’entrer, accompagné d’un garçon bien pâle ; Cervantes connaissait Abdeon de réputation, mais rien de plus. Il n’était guère du genre à sympathiser avec ceux qui pourraient lui faire ombrage.

Les deux capitaines se saluèrent d’un regard poli, mais c’était là plus une convention qu’autre chose. L’œil du détrousseur s’attarda sur la figure laiteuse qui s’abritait dans la grande ombre du capitaine – quelle allure étrange – puis il reporta son attention sur Cyne. Lui qui était un homme sociable, il aurait pu s’en vouloir d’autant jouer les chats sauvages en ce jour ; mais au vu de ce qu’il s’apprêtait à faire, à la vue de tous, peut être valait-il mieux faire profil bas.  

- Comme vous le savez, reprit Cyne après s’être éclairci la voix, nous sommes aujourd’hui réunis pour que vous, loyaux capitaines, puissiez me prêter allégeance, et verser le dû qui revient justement aux détrousseurs.

D’un léger mouvement de tête, il appela un des capitaines qui se trouvait là dans la pièce ; celui-ci s’avança, et s’agenouilla devant le Vent du Voile, murmurant quelques belles paroles sur une loyauté indéfectible et autres serments creux de la sorte. Les pirates défilaient un à un devant Cyne, qui donnait des hochements de tête à tout va, altier dans sa position privilégiée. Ne compte pas sur moi, mon gars…

Le regard du Vent du Voile vint s’abattre comme une flèche sur Cervantes. C’était son tour. Mais il ne bougea point.

- Je ne prêterai pas allégeance.
Varagwynn
Varagwynn
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211 26/05/2017
Lun 23 Avr - 23:55

Le poids meurtrier du silence. Le poignard des mots, s'engouffrant dans les entrailles de la tant estimée loyauté.

Tiraillé entre deux émotions contraires ; la voici qui valsait en son sein, cette imperceptible fascination mêlée de dégoût. Elle qui fit frémir la chair froide du guérisseur. Elle qui raviva l'éclat de cet être subjuguant, irradiant de la lumière du libertin politique. Elle qui fut - dès lors - emprunte du purin de la dislocation, de cette intolérable arrogance embrassant la fange et le mépris.

Réticence muette enlisée soudain de voix, de murmures inquiets, d'une folle débâcle ! Varagwynn soutint, d'un regard inquiet, la figure salie de Cyne. Pas une fois sa flamme ne vacilla, il resta de marbre ; accueillant la brèche sans en étioler sa prestance.

- Assez. Le capitaine Cervantes a exprimé ses vœux. prononça-t-il, d'un ton ferme, impassible.

Fugace apaisement, enjoint d'un signe à l'attention du trouble-fête : celui de rejoindre le Vent du Voile, à l'abri de toute autre présence.

- Je suspends ce rassemblement. Nous y reviendrons plus tard, l'heure est aux confessions. Cervantes, veux-tu bien me suivre, je te prie ?

Ainsi se retira-t-il, invitant à sa suite le capitaine. Varagwynn choisit la poudre d'escampette, empli de pensées qu'il devait comprendre.

- Veuillez m'excuser un instant.

- Par les astres ! Comment peut-il briser tel joug ? Nous ne sommes pas des pantins, nous sommes des survivants ! De ce même bois qu'il nous faut polir, ensemble ! pesta l'un des convives, hors de lui.

De ces étincelles brûlantes se fortifie l'emprise d'un homme. Observation qui finit par apaiser un tant soit peu l'ombre d'albâtre...
Cervantes
Cervantes
« Capitaine du Vif-Éclat »

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10 13/04/2018
Mar 1 Mai - 18:20

Il était étrange de sentir soudain des dizaines d’yeux se braquer sur soi, et sans aucune bonne intention. C’était non seulement étrange, mais également déplaisant, et Cervantes suivit Cyne sans sourciller par pure envie de s’y soustraire. Il savait bien que sa décision ne lui aurait guère attiré beaucoup d’amis, mais il ne s’était pas attendu à tel flot de haine. Comme quoi, la notion de liberté était bien subjective…

Le Vent du Voile l’avait attiré plus loin dans sa demeure, dans une pièce sobrement décorée ; un bureau, à en juger par la papeterie éparpillée un peu partout. Cervantes avait repoussé la porte derrière-lui, mais la mine déconfite de l’homme qu’il trouva en entrant lui fit oublier de la fermer totalement. Cyne se massait le nez du bout des doigts, visiblement aussi désemparé que le capitaine.

- Cervantes… J’avoue ne pas comprendre. Tu es un bon pirate, et tu m’as toujours été loyal. Pourquoi diable refuses-tu de prêter allégeance ? Cherches-tu la guerre ? Car je ne la désire pas.

C’était là des mots plus troublés qu’emplis de colère. Le détrousseur y décela de l’incompréhension – et il ne pouvait guère lui en vouloir.

- Cette décision n’est pas dirigée contre toi, Cyne. Tu es un admirable Vent du Voile et je te respecte car tu es un homme bon. Pourtant, je ne puis me résoudre à l’idée d’avoir réchappé à la prison dorée du village pour devenir le nouvel esclave d’un autre. Si je ne prête pas allégeance…

- C’est ton butin n’est-ce pas ? Écoute, je sais bien que pareille quantité de trésors peut faire tourner la tête et ne point donner envie de partager mais…

- Non, ce n’est pas une question de richesses Cyne. Je ne veux être le pion de personne, même de celui aux meilleures intentions. Je veux être mon propre roi, et tu ne me feras pas changer d’avis. Tu ne me verras plus à la Griffe d’Émeraude et je ne ferais point d’ennui, je te le promets. Chasse-moi, poursuis-moi si tu le souhaites. Mais je ne désire pas la guerre non plus. Juste la liberté.

Il n’attendit pas la réponse du Vent du Voile, et quitta la pièce.
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